13 novembre 2008
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Au début des années 90, Giulio Andreotti règne depuis plusieurs années sur le parti de la Démocratie Chrétienne. Bientôt, il va reprendre les rênes du pouvoir en étant une nouvelle fois nommé président du conseil. Mais son retour est entaché par des scandales, des meurtres et lassassinat encore dans les mémoires dAldo Moro par les Brigades Rouges. Autour de lui, les alliances se nouent, et se dénouent, souvent à coup de pistolets.
Il Divo est une sorte de ballet, chorégraphié dune main de maître par Paolo Sorrentino. Chaque danseur, chaque saut de chats est orchestré au millimètre pour offrir un grand spectacle tout en mouvements, en silences subits et en envolées lyriques.Sur un sujet politique sulfureux, Paolo Sorrentino choisit déviter le récit documentaire pour livrer un film où limaginaire et le burlesque prennent le dessus. Son Andreotti semble tout droit sorti dun dessin-animé de Tim Burton, dos voûté et démarche saccadée, ses choix musicaux vont de lélectro-rock de Cassius à la Pavane de Gabriel Fauré, et sa mise en scène privilégie le symbolisme au réalisme. Comme un skate-board roulant au milieu de politiques en costume noir, Il Divo joue lironie dans la cour des grands.
Ainsi, le film réussit à intéresser tout ceux pour qui l'histoire politique italienne est aussi familière que celle du Kurdistan. L'ouverture composée d'une avalanche de noms et de surnoms laissait supposer la nécessité de tous les retenir, et de comprendre les tenants et aboutissants de chaque rebondissement. Mais en choisissant le surréalisme et le style, Paolo Sorrentino parvient à combler les néophytes tout en s'assurant un fond solide.
Le Grand prix du jury obtenu cette année à Cannes aurait pu être un fardeau pour le film phare de cette compétition, mais Il Divo ne l'a pas obtenu sans raison.