Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mars 2007 4 15 /03 /mars /2007 22:20

Richard Malinovki est un flic moderne, comme on en voit dans PJ ou Central nuit. Une femme chirurgien, une petite fille de 10 ans, il vit dans une baraque où tout semble sortir de "question maison" ou d'une pub pour du jus d'orange. Seulement voilà, Emilie, sa fille, se fait violée et tuée. Le coupable est rapidement identifié, puis écroué.
Un peu plus tard, Malinovski reçoit une lettre du jugé coupable. Peu à peu, il se laisse convaincre que cet homme n'est peut être pas le meurtier. Et se lance dans une contre-enquête à contre-courant.

Pathé DistributionJean Dujardin tient ici son premier rôle principal dans un polar, après son second rôle dans le convoyeur. Dans le registre dramatique, il tient plutôt bien la route. S'il n'évite pas le surjeu par moment, sa prestation est globalement convaincante. Mais le film manque de rythme. Un peu lent, pas toujours très subtil, le scénario paraît à la fois chercher la facilité, pour ensuite tenter le twist final. Rebondissement assez agréable d'ailleurs. Franck Mancuso joue parfois assez bien avec les clichés, et confirme ou infirme des pistes grossières.

Le résultat est un film agréable mais un peu bancal, avec ses petits défauts, son manque de subtilité parfois. Des dialogues un peu lourds, téléphonés, mais qui donnent au final un film qui se regarde avec plaisir. Noir, dur, sombre, mais qui manque du côté glauque vu dans le Serpent par exemple.

Contre-enquête est un film pour ceux qui aiment les polars sans beaucoup d'originalité, mais qui jouent bien avec les codes, voir des flics partout pendant une heure et demi, la descente aux enfers d'un père et Laurent Lucas, toujours aussi naturellement flippant.



Partager cet article
Repost0
9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 15:39

En 2005, des chercheurs découvrent, entérrées sur l'île d'Iwo Jima, des lettres écrites par des soldats japonais. En 1944, ces mêmes soldats suent sang et eau pour préparer les défenses de l'île, protéger leur pays, faire leur devoir envers l'Empereur. Chacun de ses soldats a son histoire, ses doutes, ses interrogations. Leur culture met en avant le sens de l'honneur, le respect des ordres, le dévouement, le sacrifice. Mais devant l'inéluctable, les décisions sont individuelles. Clint Eastwood explore les sentiers de la gloire, du courage et de l'honneur à travers un groupe de soldats condamnés.

Warner Bros. FranceLettres d'Iwo Jima est un film au réalisme brutal et dur, un film de guerre dont on ressort parfois le coeur au bord des lèvres, marqué par un déluge de situations dures car indéniablement vécues par certains. Clint Eastwood s'essaye au genre avec talent, livre un film aux couleurs passées, gris, comme marqué par la poussière, le passage du temps, les épreuves. Esthétiquement, un beau film, d'où ressort une impression de rigueur et de précision.

Mais le réalisateur n'évite pas, loin de là, les longueurs, les moments de vides, et les redondances. Cela donne un peu la même impression que Bobby. Au bout d'un moment, on a bien compris ce qu'il voulait dire, ce n'est plus vraiment la peine d'en rajouter. Et pourtant, il arrive avec une nouvelle piste à explorer, à peine différente peut être de la précédente. Sauf que le spectateur ne peut plus en avaler plus. On frôle l'indigestion de questionnements patriotiques, et de hara-kiris sanglants. Si la réflexion et le propos sont forts et intéressants, la longueur du film ne leur donne pas l'intensité qu'ils méritaient.

Ken Watanabe. Warner Bros. France

Lettres d'Iwo Jima est un film qui paraîtra interminable à certains. Maîtrisé et construit avec finesse, il offre une galerie de personnages intéressants joués avec talent (Ken Watanabe est impressionant). Pour ceux qui aiment les réflexions de soldats confrontés à la dureté d'une guerre qu'ils n'ont pas décidée, constaté l'absurdité du monde, les pacifistes qui n'ont pas peur du sang, et les amateurs d'un Clint Eastwood toujours plus fort.



Partager cet article
Repost0
7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 15:01

Au milieu des années 60, Effie, Deena et Lorrell, trois jeunes filles blacks des rêves plein la tête, forment les Dreamettes. De concours de chansons en tremplins, elles tentent de se faire remarquer. La chance fini par leur sourire sous les traits du beau Curtis Taylor Jr, un vendeur de Cadillac, manager à ses heures perdues. L'homme a de bonnes idées et conduira le groupe sur les chemins de la gloire. Mais le périple aura son lot de casses, de fiertés blessées, de trahisons et de déceptions. Le groupe deviendra Deena Jones et les Dreamettes et la beauté supplantera le talent. Dreamgirls retrace l'histoire de la musique noire des années 70 à travers des personnages forts. Et presque sans le vouloir, critique l'industrie du disque d'aujourd'hui.

Affiche française. Paramount Pictures FranceAnnoncé comme un évènement, Dreamgirls pourrait décevoir ceux qui en attendaient trop. Cette comédie musicale pêche justement sur cet aspect. Loin de l'originalité survolté de Moulin Rouge, ou de la classe décalée de Chicago, Dreamgirls trébuche sur les parties chantées (hors scène) qui s'invitent avec maladresse dans les dialogues. L'effet est parfois réussi, mais souvent artificiel. Aussi, Bill Condon se contente globalement d'exprimer en chansons les sentiments des acteurs dans des scènes de studio ou de spectacles. Plus qu'une comédie musicale, le film est surtout un biopic imaginaire d'un groupe inspiré des Supremes.

Il serait intéressant de savoir si le script a été modifié en cours de route, ou si le réalisateur avait véritablement cette image du film. Car le véritable intérêt de Dreamgirls se nomme Hudson, Jennifer Hudson. Sacrée aux Oscars dans la catégorie meilleur second rôle féminin, la jeune chanteuse révélée par l'émission American Idol (comme quoi, parfois, ils trouvent la perle rare) est tout bonnement stupéfiante dans son premier rôle. Elle incarne une Effie White à la voix et au caractère forts, qui lutte pour se faire une place là où la beauté et la finesse règne en maître. Un parcours difficile, un personnage auquel on s'attache, une très belle performance. Pourtant, Jennifer Hudson est en dernière position au générique, ne figure pas sur l'affiche, et n'est à aucun moment mise en valeur. A l'image de son personnage dans le film, l'actrice fait tout, mais n'apparaît nulle part.
Jennifer Hudson. Paramount Pictures FranceEt de la même façon, Beyonce ne fait pas grand chose, mais figure sur le devant de la scène (et de l'affiche), son personnage, transparent et sans saveur, est un second rôle transformé en vedette grâce à sa seule beauté. Il est d'ailleurs plaisant d'entendre Curtis (Jamie Foxx, très bien) lui dire qu'elle a une voix banale et sans intérêt, quand on sait que c'est vraiment la chanteuse qui interprète ses morceaux dans le film. Dreamgirls paraît alors se mordre la queue involontairement, quand les acteurs s'auto-critiquent et dénoncent leur industrie du disque, qui vend de la soupe pour faire du fric. On est dans les années 70, peut être ne se sentent-ils pas concernés, mais le parallèle est là.

Dreamgirls est une belle histoire de sucess story parfois injuste, pleines de rebondissements et de retournements, où les meilleurs acteurs blacks de notre époque se retrouvent réunis (Danny Glover, Eddie Murphy dans un rôle inédit pour lui, et Jamie Foxx), pour ceux qui aiment les films qui dansent, chantent, groovent, le look des seventies disco, et la chouquette afro.



Partager cet article
Repost0
27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 17:39

Le jeune Johnny Blaze est très gentil, mais un petit peu con. Dans sa famille, on est cascadeur de père en fils, alors forcément, on se tortille pas les neurones tous les jours. Alors, quand il apprend que son père à un cancer, au lieu de penser à une chimio, il signe un pacte avec le diable, et lui donne son âme contre la guérison du paternel.
Société Nouvelle de Distribution (S.N.D.)Le lendemain, c'est la fête à la maison, papa est guéri, tout va bien. Ce jusqu'au prochain numéro, où dans une scène tragique, papa motard loupe sa cascade, aider par Monsieur Satan. Johnny est un peu dégouté, surtout que le méchant démon le convainc (ou l'oblige c'est pas très clair) à planter sa petite copine. La pauvre l'attendait dans sa petite robe sous un grand arbre où ils avaient gravé leurs initiales et tout. Pas sympa. Surtout qu'il pleuvait des cordes.

Des années plus tard, Johnny est le plus grand cascadeur que le monde est connu. Il a une chance de cocu (en fait de damné pour être exact) et relève les défis les plus fous. Jusqu'à ce que le méchant diable revienne, et l'oblige à devenir son ghost rider (avec la prononciation anglaise s'il vous plait). Et ce juste le jour où Johnny retrouvait sa copine, qui lui a bien sûr pardonné de l'avoir plantée sous l'arbre, et sous la pluie. Résultat, pendant que la belle se bourre la gueule dans un resto en l'attendant, le voilà transformé en squelette enflammé, avec la moto assortie.

Là, attention, voici le centre du scénario. En fait, le ghost rider est censé aller chercher les âmes de ceux qui ont signé des pactes avec son maître. Mais là, Johhny se voit confier une mission bien plus grande. C'est carément le fils du diable, et ses compères anges-déchus, qu'il doit éliminer. Le bambin au look gothique a des ambitions paricides, et veut récupérer le plus gros contrat qui ait été jamais signé, mille âme d'un coup. Un sacré pactole dans le monde des enfers. Un contrat caché par le dernier ghost rider en date, qui n'a pas voulu le donner au Diable-père (bien sûr, celui-ci n'a pas cherché à le récupérer, où à retrouver le ghost rider disparu, ce que son don d'ubiquité aurait pu lui permettre, bref).

Nicolas Cage. Société Nouvelle de Distribution (S.N.D.)Johnny va donc accomplir sa mission, et puis sauver sa nana, et cramer les yeux des méchants, découvrir qu'en squelette, il a un rire et une voix d'outre-tombe, que ses pouvoirs sont super cools, qu'il peut tout maîtriser, qu'il est le roi du monde, qu'il n'a besoin de personne en harley-davidson, bref, Nicolas Cage (ben oui, c'est lui Jonnhy) se fait plaisir dans un blockbuster aux répliques clichés, complétement calibré pour un public masculin (vous vexez pas les messieurs qui n'aimez pas, vous voyez ce que je veux dire). Alors certes, les effets spéciaux sont spectaculaires, Nicolas Cage a la classe, mais franchement, à part ça...
Dans le genre comixc-book adapté au ciné, je conseille plutôt Superman returns, Spiderman 2 et Batman Begins, pour ne citer qu'eux. Histoire d'éviter cette impression de perdre des neurones.

PS : Je tiens à préciser que je ne suis allée voir ce film que par pure bonté d'âme, pour faire plaisir à quelqu'un. Sinon, tout ceci ne serait jamais arrivé.



Partager cet article
Repost0
18 février 2007 7 18 /02 /février /2007 16:27

Edith Piaf, icône inoubliable de la chanson française, petite dame à l'immense talent, était une artiste à la vie mouvementée. Son histoire fut une succession de victoires et de coups du sorts, d'échecs et de réussites arrachées avec douleur. Piaf a vécu intensément, plus que son corps ne pouvait lui permettre. Par ses excès et ses idéaux, la petite dame en noir aurait pu être une star du rock. Cette chanteuse élevée par des prostituées et un père acrobate incarne donc le dévouement à l'art et à l'amour. Un petit bout de femme qui avait son caractère, pas une diva, mais presque.

TFM DistributionEdith Piaf méritait un film fort, aussi passionné et tourmenté qu'elle. Olivier Dahan l'a fait. La Môme est à la hauteur de son artiste. Si elle n'était pas très grande par la taille, Piaf l'était par le talent. Et Dahan ne s'est pas facilité la tâche. Il aurait pu livrer un biopic académique tel Truman Capote ou Aviator. Mais le réalisateur a tenté beaucoup plus. Avec un récit en apparence destructuré, il s'attarde sur des moments, des périodes, des faits marquants de la vie de Piaf, son enfance, ses débuts, ses échecs, ses deuils, ses points faibles, la maladie, l'amour.
Enfant fragile, Piaf deviendra une jeune femme qui cache ses faiblesses sous une gouaillerie vulgaire mais touchante. La femme sera toujours sincère, sans faux-semblants, entière et passionnée. Mais le corps, toujours fragile, ne lui pardonnera pas les excès de drogues et d'alcool.
Et puis, à côté de cette femme sincère, on découvre la machine Piaf, ses trucs appris par RaymondA, la petite robe noir, les chansons écrites par d'autres, mais qui semblait sortir de son coeur. La Piaf comédienne, qui s'appropriait les textes comme personne.
Olivier Dahan s'attarde beaucoup sur les tourments de l'artiste, et lui offre une mise en scène éblouissante, des plans superbes, et des transitions simples, mais surprenantes d'inventivité. Piaf est partout. Quand elle ne chante pas, les airs de ses chansons, toujours choisies avec justesse, survolent certaines scènes. La foule, l'hymne à l'amour, Padam, les plus grands succès de la chanteuse embarquent le spectateur et ne le lachent qu'à la toute fin, sur une note finale qui donne le frisson.

Marion Cotillard. TFM DistributionIncarner un personnage célèbre, et doté d'une forte personnalité, est un challenge pour les acteurs. Et dans les réussites, on assiste à une transformation du comédien, qui se fond dans le personnage jusqu' à disparaître. Philip Seymour Hoffman dans Truman Capote, Will Smith dans Ali, Joaquin Phoenix dans Walk the line, entre autres, ont réussi la transition. Marion Cotillard savait à qui elle s'attaquait... et a tout bonnement disparu. Il ne reste rien de la fille sexy de Taxi, ou de la Tina Lombardi d' un long dimanche de fiancailles. Le rôle de sa vie sûrement, la permorfance est remarquable.
Elle est soutenu par une galerie de seconds rôles impressionantes. De Gérard Depardieu à Sylvie Testud en passant par Pascal Greggory, de grands acteurs dans de petits rôles, qui forment une trame solide pour épauler l'interprétation de Cotillard.

Un petit aparté. Dans la salle, on était un samedi matin, beaucoup de personnes âgées. Derrière moi, il y avait un couple, qui devait avoir entre 70 et 80 ans. Monsieur a fini par s'endormir, et commençait même à ronfler. Madame le réveillait à coups de coudes, et de "héééé" très discrets. Elle, par contre, n'a pas fermé l'oeil. La preuve, j'entendais parfois un drôle de petit écho lorsque les classiques de Piaf résonnait. La petite mamie dérrière moi chantait. J'ai trouvé ça extrèmement touchant.

La Môme est un film pour tous, de 7 à 117 ans. Pour ceux qui aiment Piaf, et pour ceux qui n'aiment pas.



Partager cet article
Repost0
17 février 2007 6 17 /02 /février /2007 14:53

Jake Geismer est correspondant de guerre. Alors que la seconde guerre mondiale touche à sa fin, la conférence de Postdam se prépare, et le journaliste débarque à Berlin pour couvrir l'évènement. Là, il tombe dans une nouvelle bataille, celle que commence à se livrer Est et Ouest pour récupérer tout ce qui peut l'être, et surtout des gens. Un chauffeur magouilleur, une beauté fatale, des méchants flippants, des gentils pas si gentils, les apparences sont trompeuses et Geismer va en faire les frais.

Affiche américaine. Warner Bros. FranceSoderbergh, jamais à court d'idées, tente ici un nouveau pari. Après les films à méga-casting (les Oceans), le film social mais grand public (Erin Brockovich) et l'expérience marketting (Bubble), le revoilà avec un hommage aux films noirs des années 40. Et pour le coup, le réalisateur marque un point. Réalisation nickel, images superbes, rythme particulier, acteurs dans le ton, The Good German paraît sortir d'un autre temps. S'il avait choisi des acteurs inconnus, l'effet aurait été total. ( D'un autre côté, je ne suis pas du tout calé en vieux films noirs, donc...). Mais Clooney, Blanchett et Maguire se reconnaissent trop bien, et l'image est parfois trop belle pour être vieille.

La faiblesse vient du scénario. Embrouillé, un peu lent, et pas très éttofé, le fond n'est pas à la hauteur de la forme. Dommage.
Côté acteurs, Clooney est assez convaincant en journaliste amoureux. Cate Blanchett arrive presque à avoir la classe des grandes actrices de l'époque. Sublimée par la caméra et la photo de Soderberg, l'actrice est superbe. Mais le plus surprenant est quand même Tobey Maguire. Loin de ses rôles habituels, le jeune acteur est un petit con maguilleur détestable à souhait.

The Good German est un exercicre de style, un film pour les amateurs de dépaysements. Autre temps, autre rythme. Pour ceux qui aiment le noir et blanc, les réalisations à l'esthétique peaufinée, et le jeu à l'ancienne.



Partager cet article
Repost0
12 février 2007 1 12 /02 /février /2007 23:18

1984. Allemagne de l'Est. L'agent Wiesler est un officier dévoué de la Stasi. Spécialiste des interrogatoires et des écoutes, il se porte volontaire pour espionner un couple d'artistes en vogue. Lui, écrivain, semble très attaché à la cause communiste. Elle, actrice, joue dans les pièces de son mari, mais doute de son talent. Wiesler, le casque vissé sur les oreilles, va s'insinuer dans la vie de ce couple, et découvrir l'art et la culture qui font leur vie. De simple travail, cette surveillance va petit à petit devenir beaucoup plus.

La vie des autres est un film superbe qui mérite qu'on s'y intéresse. Déjà, de très bonnes critiques et un bouche à oreille flatteur sont en train de rattraper l'abscence totale de promo. Et les ovations sont méritées. La vie des autres est un long métrage où la subtilité du discours se conjugue à une histoire simple mais racontée avec talent. Un film sur l'art, la culture, et surtout leur influence sur l'homme et ses actions. Avec finesse et sans coup férir, le film se construit avec cohérence, sans jamais en faire trop. Il met en scène tout ce qu'on sait de l'action de la Stasi dans les années 80, mais du point de vue d'hommes et de femmes qui ont contribué à son action, ou l'ont subie.
Le réalisateur se céde jamais à la facilité. Pas de raccourcis, et surtout pas de fausse fin comme on en voit souvent. Florian Henckel von Donnersmarck tient son film jusqu'au bout, lui donnant encore plus de poids et de force.
Dans le gris et la morosité de ces années 80 en Europe de l'Est, il réussit à extirper le peu de culture et d'espoir qui a subsisté, mais n'oublie pas ce qu'était cette époque. La vie des autres est aussi un portrait de cette Allemagne disparue, et des abus de pouvoirs qui la sclérosait.
Dans le rôle de l'agent Wiesler, un acteur allemand aux faux airs de Kevin Spacey, Ulrich Mühe. Il livre un prestation toute en retenue, terriblement prenante.

La vie des autres est un film à voir absolument, pour ceux qui aiment les histoires simples qui rappellent une époque troublée, mais surtout les films sur l'art et son pouvoir, les hymnes à la culture et à la liberté de pensée.



Partager cet article
Repost0
5 février 2007 1 05 /02 /février /2007 14:20

Petit pécheur dans un village de Sierra Leone, Solomone Vandi fait son possible pour que son fils aille à l'école et devienne un jour médecin. Mais dans un pays ravagé par la guerre civile, la chose paraît difficile. Quand le village est attaqué par les rebelles du FRU, la famille se retrouve séparée. Solomone est capturé, et se retrouve travailleur forcé dans les mines de diamants, à la fois cause et moyen de financement du conflit qui ravage le pays.
Et lorsqu'il trouvera un diamant gros comme un oeuf, ce sera la chasse à l'homme. Entre un aventurier sans scrupules bien décidé à quitter le pays, une journaliste idéaliste bien décidée à faire quelque chose, et des milices bien décidée à récupérer le caillou, une course contre la montre s'engage. L'occasion de parcourir un pays plongé dans le chaos à cause de ces petites choses brillantes.

Affiche teaser américaine. Warner Bros.Edward Zwick a décidé de surfer sur la vague des films engagés mais divertissants. Mélant astucieusement les scènes d'actions et la dénonciation politique, ce genre initié par des films comme Lord of war est de plus en plus apprécié. Blood Diamond n'a pas le cynisme réaliste du film d'Andrew Niccol, et flirte plus avec les mélos hollywoodiens. Il n'empêche le discours engagé est là, la remise en cause également.
Blood Diamond se veut sans concession. Pas question d'éviter le sujet des enfants soldats, les camps de réfugiés, les magouilles politiciennes et la responsabilité de chacun. Pourtant, par son attachement à quelques personnages principaux assez caricaturaux, le film perd un peu de crédibilité et de poids. On a donc le pauvre pécheur naïf qui veut sauver son fils, l'aventurier sans scrupule mais pas tant que ça, et la journaliste qui sait qu'elle ne peut pas grand chose, mais essaye quand même. Ces trois personnages vont parcourir un pays à feu et à sang, appliquant les recettes du réalisme cynique qui prévaut dans ce genre de situation.
Mais à Hollywood, on aime l'espoir. Aussi, pas question d'une fin à la Lord of War. Il faut pouvoir croire à des jours meilleurs. C'est pourquoi l'histoire ne se passe pas de nos jours, mais il y a quelques années. De plus, Edward Zwick filme l'Afrique comme un occidental en safari. Ebloui par la beauté des paysages, il semble nous dire que c'est vraiment dommage qu'il y ait la guerre là-bas, parce qu'on pourrait y passer de super vacances.

Leonardo DiCaprio et Djimon Hounsou. Warner Bros. FranceOn a critiqué la nomination aux oscars de Leonardo DiCaprio pour ce film. Il faut dire que le rôle n'a rien d'oscarisable. Pourtant, l'acteur est une nouvelle fois extrèmement convaincant, et on ne peut le nier. Sa dimension d'acteur engagé a  donné un écho supplémentaire au film, ce qui devrait aider au niveau des entrées.
A ses côtés, et à égal niveau d'ailleurs, Djimon Hounsou parle peu, mais livre une prestation tout en ressenti. Très présent physiquement, il arrive à donner de la profondeur à un rôle qui paraît un peu délaissé parfois.
Enfin, Jennifer Connely est toujours aussi forte, même si ses répliques sont légéremment clichées tout comme le rôle.

Blood Diamond est un film fort, que ce soit dans l'image et dans le discours. Il priviligie l'émotion et l'action au cynisme permanent. Un film pour ceux qui aiment le grand spectacle basé sur un fond solide, Leonardo Dicaprio et les paysages africains.



Partager cet article
Repost0
29 janvier 2007 1 29 /01 /janvier /2007 17:18

A neuf ans, le jeune Jacquou se retrouve orphelin. Son père, ancien colonel bonapartiste devenu fermier, est condamné après un faux procès et meurt au bagne. Sa mère se laisse mourir de chagrin le jour même. Devant cette injustice, Jacquou ne voit qu'un seul coupable : le comte de Nansac. Il a juré à sa mère de venger son père. Et attendra d'être un homme pour mener la révolution des petites gens.

Jacquou le Croquant a deux particularités. La première est d'être réalisé par le complice de Mylène Farmer, accessoirement réalisateur de tous ces clips, Laurent Boutonnat. Aussi, qu'il l'ait voulu ou non, on retrouve dans son film des images et des personnages souvent vus dans l'imaginaire farmerien. Les garçons des rues défroqués, tantôt cruels, tantôt compatissants, les cimetières enneigés, les épouvantails, les courses dans les champs de blés, et bien sûr, l'époque. On s'attend presque à voir surgir l'égérie rousse époque Libertine. Ces références ont un certain charme pour les amateurs de l'univers, et sont également appréciables esthétiquement pour le novice.
La seconde particularité est sa construction très hollywoodienne. Bien que tourné en France, le film semble nourri d'influence anglosaxonne, tendance blockbuster, dans la maitrise du récit. Cela ressort dans le net défaut de Boutonnat à en faire trop. S'il réussit à maintenir l'équilibre dans certaines scènes très réussies, il frôle le ridicule dans d'autres. A vouloir jouer sur les émotions, comme dans toute bonne grosse production américaine, Boutonnat sombre parfois dans le pathos.
Et pourtant, il y a de bonnes idées dans ce Jacquou. La scène de danse au début du bal illustre bien le double désir de Laurent Boutonnat. Dans cette scène, la musique d'ambiance censée tendre l'atmosphère se mèle à celle des musiciens qui mènent la danse. On sent l'importance que le réalisateur a voulu donner à la musique, mais aussi son désir de ne pas réaliser un clip de plus.

Gaspard Ulliel. Pathé DistributionReste un casting impressionant. Si Gaspard Ulliel est un peu décevant, le jeune Léo Legrand (Jacquou enfant) est plus convaincant. Marie-Josée Croze s'aventure dans le film grand public et le fait bien. Jocelyn Quivrin en horrible comte de Nansac est beaucoup moins sexy que d'habitude, mais livre une prestation honnête. Reste Malik Zidi, que l'on ne voit jamais assez.

Jacquou le Croquant est un film qui se veut populaire et grand public. Un bon divertissement pour ceux qui aiment les costumes d'époque, les vengeances honnêtes, les héros courageux et les révoltes justifiées.



Partager cet article
Repost0
29 janvier 2007 1 29 /01 /janvier /2007 13:20

C'est la pure et simple curiosité (et un horaire arrangeant) qui m'ont poussée à aller voir Rocky Balboa. Absolument étrangère au mythe Rocky, je n'ai vu aucun des films de la saga. Il était temps de me rattraper... en commençant par la fin.

Affiche américaine. MGM / Twentieth Century FoxRocky Balboa a remisé gants et short dans un coin pour se consacrer à la cuisine. A près de 60 ans, il est propriétaire d'un restaurant italien à Philadelphie, et vit sur sa gloire passée, racontant à ses clients ses plus beaux combats. Sa vie personnelle n'est pas au beau fixe. Adrian est morte, son fils souffre de la célébrité de son nom, et peine à se faire un prénom dans son domaine.
Lorsqu'une chaîne de télé dévoile un match virtuel entre l'actuel champion du monde en mal d'adversaires, et le Rocky des années 80, le résultat tourne en faveur de l'étalon italien. Quand on lui propose un match d'exhibition sur un vrai ring, pour vérifier ou non l'hypothèse, Rocky hésite. Il a de l'arthrite, l'âge a engourdi ses muscles et ses os. Mais voilà, le vieux boxeur a " des choses pas rangé dans (sa) cave ".

Il est indéniable que Stallone a voulu cloturer de belle façon l'épopée d'un personnage qui a fait sa célébrité. Aussi, il est difficile de ne pas remarquer l'attachement qu'il porte à son double virtuel, ce Rocky qu'il a créé, porté, défendu. Après quelques navets, il fallait des idées et du talent pour faire de ce dernier round une victoire. Stallone s'en tire avec les honneurs, mais quelques mauvais coups.
Rocky Balboa est un film extrèmement humain et touchant. On voit le vieux boxeur végéter loin des soleils du succès, raconter encore et toujours les mêmes matches, vivre sans prétention. Et pourtant, ce n'est pas de la pitié que l'on ressent, mais de la compassion. Le vieux Rocky n'est pas un has-been. Et s'il veut remonter sur le ring, c'est qu'il veut en finir une bonne fois pour toute, et enfin, "libérer la bête".  

On pourrait reprocher à Stallone d'avoir un peu trop tenter d'écrire sa propre légende. C'est le petit défaut du film. Le réalisateur, tout comme le boxeur, choisissent "comment ça se termine". Et tous les deux veulent sortir avec les honneurs. Aussi, on notera une légère tendance à l'emphase et à l'auto-citation du mythe. Stallone livre un film plein de bons sentiments. Rocky est le héros le plus positif qu'il soit, et la vieillesse l'a rendu bavard. S'il ne se lasse pas de conseiller et de dispenser sa sagesse de vieux lion, il réussit à éviter le côté vieux professeur moralisateur.

Rocky Balboa est un film humain, tendre, touchant. Pour ceux qui aiment les sorties de scène choisies, et réussies, les bons sentiments qui ne dégoulinent pas trop, et les héros ordinaires.



Partager cet article
Repost0