Genre : déclaration d'amour.Richard, my dear,
Entre nous, ça n'a pas toujours été facile. Notre rencontre pour
Quatre mariages et un enterrement ne plaçait pas notre relation sous de très bons auspices. Les comédies romantiques, c'est pas trop ma tasse de thé tu sais, même avec un nuage de lait. Mais c'était simplement ton scénario, tu ne maîtrisais pas la mise en scène, je t'ai donc laissé une seconde chance.
Nos retrouvailles grâce à Bridget ont relancé la machine. Tu m'as fais rire, mais j'avais lu le livre, alors il était difficile de te donner tout le mérite pour cette comédie sentimentale enlevée. Et puis, j'avais un peu grandi, tu as profité de mon âme de jeune fille en fleur en train de perdre son cerveau au profit des hormones. On était loin du grand amour malgré tout, on continuait à se chercher, et si
Love Actually nous a de nouveau rapprochés, il manquait la révélation, ce petit truc qui vous ouvre les yeux sur la réalité des sentiments.
Et tu as trouvé mon point sensible, (voire un autre point, mais je ne peux pas m'étendre là-dessus, des jeunes ados lisent ce blog tu sais), maintenant je peux te le dire sans rougir, sans mentir, sans plus de préliminaires : Je t'aime, Richard.
Je t'aime parce que
Good Morning England est de ces films qui me font planer. Je t'aime parce que tu as compris qu'il manquait un peu de rock dans tes comédies. Je t'aime parce que tu as réussi à extirper
Chris O'Dowd de sa cave d'informaticien et à séparer
Rhys Darby de son groupe néo-zélandais, que
Philip Seymour Hoffman avec une barbe et un surnom français frôle le torride, que tu m'as fait découvrir qui était
Rhys Ifans, que voir
Nick Frost sans Simon Pegg c'est sympa aussi, et que
Bill Nighy m'a fait mourir de rire sans dire un mot. Je t'aime parce que tu n'es pas parfait, mais que tu assumes la caricature, les situations clichés presque théâtre de boulevard, et les dénouements irréalistes. Je t'aime parce qu'avec toi, j'ai pris mon pied pendant deux heures (et oui, ça compte dans une relation).
Je t'aime, mais je te déteste. Déjà parce que l'un ne va jamais sans l'autre, mais surtout parce que cette plongée délectable a pris fin après un superbe générique. Je te déteste parce que les sixties, c'est fini, et que j'aurais adoré vivre sur ce bateau. Je te déteste parce que c'est la crise, que les radios pirates sont mortes, et que si aujourd'hui on peut dire "Fuck" sur les ondes, on ne peut pas insulter Nicolas Sarkozy (bon c'est pas ta faute, je sais). Je te déteste parce que tu as fais ressurgir ce vieux regret de ne pas être née à l'époque où Mick Jagger n'était pas vieux, où Keith Moon était encore vivant, et où le simple fait de remonter sa jupe au dessus du genou était un délit très excitant.
Mais tu as raison, j'ai tendance à me lamenter pour rien, je sais. Alors je vais revenir au plus important, et te dire merci, Richard. Merci, merci, merci pour ce "feel-good movie", merci pour le rock'n roll, merci pour le sexe et les pétards, merci pour le flash-back, merci pour ton imperfection qui te rend si séduisant, et fait de toi l'homme de ma vie... actually.