La science des rêves, troisième film de Michel Gondry, est un ode à l'imagination foisonnante, à l'inventivité, au système D et à la rêverie.
Dans ses rêves, Stéphane (Gaël Garcia Bernal) anime la Stéphane TV, où imaginaire et réel se mèlent et se rejoignent.
On l'a souvent dit, à l'heure des effets spéciaux numériques, des dessins-animés en 3D et des héros virtuels, Michel Gondry fait office de marginal. Son imaginaire est lui fait de bric et de broc, de boîte d'oeuf et de voitures en carton. Loin de vouloir rendre réaliste ses éléments surnaturels, il accentue le trait, et livre des produits toujours plus bidouillés. L'effet n'a pourtant rien de déroutant, l'adéquation avec le sujet est parfaite.
"Jeux de mains, jeux de vilains" diraient nos grands-mères. Mais Stéphane a l'avantage de la taille.
L'histoire est à la fois simple et compliqué. Stéphane, jeune franco-mexicain, revient en France à la demande de sa mère. Elle dit lui avoir trouvé un boulot de graphiste dans une fabrique de calendrier. Déception pour Stéphane, il s'agit d'un job débile. Il est soutenu psychologiquement par son beauf de collègue (interprété par Alain Chabat). Dans le même temps, il fait connaissance de sa voisine et de la copine de sa voisine. Une histoire d'amour un peu compliquée commence.
A coté de cela, Stéphane souffre d'un manque de discernement entre la réalité et le réel. Il vit parfois les deux en même temps sur le même plan. Ce qui entraîne là encore des quiproquos.
Vacances à la neige pour l'équipe de la fabrique de calendrier, Michel Gondry donne l'exemple.
Ce qui est merveilleux avec ce film, c'est que tout y est vrai et possible. Les rêves de Stéphane devienne réalité par la seul volonté de Michel Gondry. Vous avez toujours voulu que la machine à remonter le temps existe ? il l'a fait.
Des nuages en mousse, de l'eau en cellophane, des caméras en carton et un groupe de rock d'hommes-chats, etc, etc. Un univers foisonnant et jubilatoire qui ne manque pas non plus d'émotion et de réflexion. Des moments de nostalgie enfantine particulièrement réussis nous montre que Michel Gondry est un grand enfant. Son regard sur l'amour est ainsi, mélange du machisme des adultes et du romantisme du jeune garçon. C'est beau, c'est magique, c'est touchant, c'est à voir.