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21 juillet 2007 6 21 /07 /juillet /2007 20:21

Edward Wilson est un jeune étudiant discret, mais ambitieux. Intégré dans les hautes sphères, membre de la fameuse société des Skulls and bones, il côtoie les grands décideurs, en cette fin des années 30. Son patriotisme et son sens de l'honneur le pousse à intégrer la toute jeune CIA. Commence pour lui une vie de paranoïa, qui atteindra son paroxysme lors de la guerre froide. Les jeux d'espions, les trahisons et les longues abscences auront raison de sa vie personnelle. Le jeune homme silencieux et timide deviendra un adulte renfermé et calculateur, pour le salut de la nation.

Avec Raisons d'état, Robert De Niro signe son second film. Très loin d'Il était une fois le Bronx, il s'intéresse ici aux jeux d'espions de la CIA, via le parcours d'un jeune homme ambitieux. Véritable plongée réaliste dans ce milieu particulier, le film met en scène les vraies retombées humaines des grandes affaires de la guerre froide. Au travers de quelques personnages, et surtout par le biais d'Eward Wilson, Raisons d'Etat allie avec doigté le film d'espionnage, le drame personnel et le complot politique.

Aussi, loin d'un Spy Game ou d'un James Bond, ce film choisi la manière réaliste, sournoise, presque douce. Le spectateur se laisse porter par une histoire passionante. Le film est dense, intéressant, documenté. Et puis l'action arrive par surprise, dure, violente, réaliste. Sans fioritures, sans artifices, De Niro joue la carte de la sobriété, et donc de la crédibilité. Son récit est mené sans faux-pas, sans erreur de débutant. L'acteur connaît son monde, et dirige ses pairs avec talent.
Avec en premier lieu Matt Damon, dans la peau d'un personnage renfermé, peu loquace. L'acteur a l'habitude de ce genre de rôles (Jason Bourne n'est pas très causant non plus), mais possède aujourd'hui la maturité nécessaire pour l'interpréter avec crédibilité. La galerie de second rôle impressionante, Robert De Niro himself, Billy Crudup, John Turturro, Alec Baldwin et même Joe Pesci (qui a pris un sacré coup de vieux), donne un peu plus de profondeur au film.

Raisons d'état est un film passionant sur les petites manipulations de la CIA, et les sacrifices que ses agents sont prets à réaliser. Des manoeuvres qui en dégouteraient plus d'un, à commencer par les intéressés. Mais on suit avant tout le parcours d'un homme qui va se perdre au profit du pays, donner sa vie à une agence, et sacrifier sa vie personnelle, pour raison d'état.



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20 juillet 2007 5 20 /07 /juillet /2007 20:06

" Alors comme ça, t'as vécu une révolution, et une guerre ? " " Ben... ouais ". Oui, Marjane Satrapi a vécu une révolution, celle qui destitua le Shat d'Iran et vit la mise en place du régime islamique. Et une guerre, entre l'Iran et l'Irak, qui engendra la mort de milliers de jeunes iraniens. Mais Marjane Satrapi a surtout vécu la vie en Iran depuis les années 70. C'est son quotidien qu'elle raconte, celui d'une petite fille à langue bien pendue, qui deviendra une ado un peu rebelle, et finira par être envoyée en Autriche par ses parents, pour son bien. De son pays, Marjane Satrapi livre une vision qu'on connaît peu. Chargée d'humour et de dérision, sans jamais occulter la dure réalité d'un régime dictatorial, Persépolis est un film d'animation pour adulte, qui n'a rien d'un conte pour enfant.

Diaphana FilmsAdaptation de la BD du même nom, et de la même auteur, Persépolis aurait pu tout aussi bien être un film avec des acteurs en chair et en os. Mais l'esprit n'aurait pas été le même. Car à travers le film d'animation, la réalisatrice, et son co-réalisateur Vincent Paronnaud, se permet de nombreux effets de style impossibles à réaliser en live. Persépolis est un film d'animation presque entièrement en noir et blanc, dont le trait épuré dépeint à merveille expressions, sentiments, et situations.

Marjane Satrapi livre ici le film de sa vie, la vie d'une jeune iranienne presque comme les autres, qui aura la chance de pouvoir vivre en dehors de son pays. Pourtant, elle l'aime cet Iran. Elle y retournera, malgré tout. Malgré la vie de restrictions et d'interdits qu'il lui impose. Son regard n'est jamais larmoyant, n'appelle pas à la pitié, il est souvent plein d'humour, d'ironie, mais aussi de réalisme. Persépolis mélange astucieusement tous les sentiments.
Ce récit autobiographique n'est jamais ennuyeux, mais toujours passionant et instructif. Il permet d'en apprendre plus sur un pays qu'on connaît peu. Au-delà des révoltes étudiantes violemment réprimées et des femmes voilées de la tête au pied, on découvre les vraies difficultés de chaque jour. Ou comment faire une petite soirée entre amis peut vous mener en prison.

Persépolis est le récit d'une jeune fille un peu rebelle, qui raconte avec humour son parcours, et nous fait rire et pleurer devant ses péripéties. Pour en savoir plus sur l'histoire de l'Iran, mais surtout des Iraniens.



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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 16:31

Revoilà la bande de sorcier pour une nouvelle année à Poudlard. Une année fatidique, où le désormais renégat Harry Potter va devoir lutter contre une dictature qui s'installe. Par peur du retour de Vous-savez-qui, le ministère de la magie multiplie les restrictions, et Poudlard est en première ligne. Dans ces circonstances, Harry et sa bande montent un petit groupe de résistance. Le héros marqué doit de plus faire face à des cauchemars troublants, bref, rien de va plus dans le petit monde de la sorcellerie.

Affiche américaine. Warner Bros.Chaque nouveau volet d'Harry Potter, qu'il soit livre ou film, est un évènement... et surtout une source d'inquiétude. Sera-t-il dans la lignée des précédents, qui ont installé une obligation de qualité ? Ou fera-t-il la déception des fans ? Ce Harry Potter 5 était attendu au tournant. Car avec un jeune réalisateur, prometteur mais inconnu, aux manettes, un énorme pavé à adapter, et une histoire toujours plus sombre, les motifs d'inquiétudes étaient nombreux.

Au final, ce cru 2007 satisfait, mais n'éblouit pas. David Yates remplit son contrat, et livre un film honnête, souvent spectaculaire, pleins de rebondissements, mais qui donne l'impression d'avoir un peu trop élaguer le livre. D'une histoire extrêmement dense, le scénariste à tirer un script hyper-allégé. Au final, on a l'impression qu'effrayé par la taille du livre, il a tellement voulu alléger qu'il en a trop enlevé. Le film n'aurait rien perdu à se rapprocher des trois heures, au lieu de 2 h 17 finalement retenues.

Le réalisateur a ensuite fait ce qu'il fallait avec cette matière. Sa mise en scène est souvent efficace et pertinente. Mais l'utilité des nombreux plans de survol de Poudlard, qui auraient pu être remplacés par des séquences plus utiles à l'histoire, paraît plutôt discutable. Le film est donc de qualité, l'adaptation du livre moins. Même si, à la différence de Mike Newell et d'Alfonso Cuaron, David Yates peine à imprimer sa patte.

Au-delà de ces comparaisons inévitables, Harry Potter 5 est un film prenant, au rythme bien mené, et à l'esthétisme travaillé. La magie est omniprésente, offrant de belles séquences de duels à la baguette magique. Le réalisateur en fait juste assez sur les grands moments d'émotions. Le résultat est assez cohérent.

Bonnie Wright, Shefali Chowdhury, Oliver Phelps, Afshan Azad, Katie Leung, James Phelps, Daniel Radcliffe, Matthew Lewis, Emma Watson, Rupert Grint, Evanna Lynch et William Melling. Warner Bros.Coté acteurs, on prend les mêmes et on recommence. On souhaiterait toujours voir un peu plus Gary Oldman dans son rôle de Sirius Black et Ralph Fiennes donne une classe indéniable à Voldemort (notamment en costard à la gare). Parmi les nouveaux venus, on retiendra surtout la perfomance d' Imelda Staunton, joliment détestable en Dolorès Ombrage, et la folie délirante et destructrice de Bellatrix Lestrange, interprétée par une Helena Bonham Carter en grande forme, dans le peu de scènes où elle apparaît. Enfin, il serait vivement conseillé que pour les volets suivants, Harry Potter change de coiffeur. La coupe "bien dégagé derrière les oreilles", c'est pas hyper-viril.

Harry Potter et l'ordre du phoenix est un film fantastique de qualité. Il n'a pas ce petit truc en plus que possédait les deux volets précédents, mais reste tout à fait sympathique et convaincant. Divertissant, plein de magie, un bon cru chez HP. Reste pour les fans à croiser les doigts pour que, contrairement à la rumeur qui court, Chris Columbus ne prenne pas les manettes du septième et dernier volet. Sinon, une catastrophe s'annonce.



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10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 11:34

John MacLane, après ses brillants exploits sur terre et dans les airs, est pourtant resté un petit flic de base qui patrouille à 3h du mat' dans sa vieille caisse pourrie. Le pauvre John est en plus divorcé, et se voit obligé de suivre sa fille pour qu'elle daigne lui adresser quelques mots, pas forcément sympa d'ailleurs. Bref, le voilà envoyé chercher un jeune hacker à 4h du mat. Pas de chance, le jeune homme a pris part sans le savoir à la plus grande attaque cyberterroriste de tous les temps. Toujours "au mauvais endroit au mauvais moment", John MacLane va - encore - tenter de sauver l'Amérique, à coups de poings, de pied, de revolver et de tirs de bagnoles.

Twentieth Century Fox FranceL'attrait principal de Die Hard 4 est qu'il ressucite une vieille franchise aujourd'hui teintée de nostalgie, que tous les fanas de films d'actions à l'ancienne adulent et vénèrent. Pourtant, les Die Hard n'ont jamais été des chefs d'oeuvres cinématographiques. Ce sont des bons films d'actions divertissants, pas très réalistes, ni crédibles, mais le public visé s'en fiche.
Comme pour Rocky, le spectateur de 2007 est avant tout attiré par le retour du héros. Est-il vieilli, usé, fatigué ? Ou en a-t-il encore assez dans le pantalon pour éclater la gueule de tous les méchants ? 
La réponse est toujours la même. Oui, le héros a vieilli, mais n'a rien perdu de son doigté. Dans le cas de Rocky, sa capacité à balancer des gnons à tout-va. Pour John MacLane, un sens de la répartie toujours égal, et une grande capacité à improviser dès qu'il a un flingue entre les mains, voire sans. Bref, le retour du héros est souvent triomphal, bien que teinté d'un humour de circonstance, soulignant avec ironie le temps qui passe, et le décalage des anciens avec leur temps.

Bruce Willis et Justin Long. Twentieth Century Fox FranceAlors oui, ce Die Hard 4 est très divertissant. Le film d'action vit avec son temps, celui de l'informatique et du cyberterrorisme. Len Wiseman a pris la relève de John McTiernan et livre un concentré d'action, où le héros a toujours la réplique qui tue. A l'ancienne quoi. Mais avec les moyens d'aujourd'hui. Alors les chargeurs de flingues se vident plus rapidement qu'un cornet de pop-corn, les hélicoptères se font défoncer par des voitures, et on détruit des ponts à coups de missiles. Too much ? Peut être, mais ça passe. Parce que c'est John MacLane, et que son abscence a crée une sensation de manque chez les fans du genre. Alors plus il y en a, mieux c'est.

Que les amateurs de réalisme passe leur chermin, Die Hard 4 est une grosse machine de divertissement, et le fait bien. Avec toujours le même cocktail d'humour et d'action, le quatrième volet réussit son pari. John MacLane fait un retour explosif, mais n'attirera pas dans ses filets ceux qui n'appréciaient pas les précédents volets. Sans vouloir s'ouvrir à un nouveau public, Die Hard 4 se contente de satisfaire ses fidèles.



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26 juin 2007 2 26 /06 /juin /2007 11:48

La bande de Danny Ocean se retrouve pour venger l'un des leurs, arnaquer par un propriétaire de casino sans scrupule. Le pauvre Reuben est dans un sale état, la vengeance va être sévère. L'idée : faire perdre très gros au casino le jour de son ouverture, et plus si affinités. 

Affiche américaine. Warner Bros.Le troisième volet des aventures d'Ocean et ses amis n'est rien de plus qu'une exploitation du filon où acteurs comme réalisateur en font le minimum. Les trucs et astuces qui faisaient la marque de fabrique des deux précédents volets (musique, découpe de l'écran, humour absurde, dialogue codé) sont réutilisés sans vergogne dans ce nouvel épisode. Les dialogues ne sont pas des phrases mais des demi-phrases, qui se résument souvent à "nan mais tu sais...", "ouais, nan c'est vrai qu'c'est dur", "nan mais parce que tu vois...", "ouais je comprend.", etc, etc. Le spectateur lui, ne comprend pas grand chose, mais devine et se laisse guider.

On avait déjà l'impression, dans les deux précédents, de contempler une bande d'acteurs qui se fait plaisir, en tournant devant la caméra de Soderberg, avec un humour absurde et un scénario milimétré. Mais le tout a tourné au private joke, et si cela reste assez drôle à voir, le film perd de la crédibilité, et passe pour un simple trip entre amis, où le spectateur n'a pas vraiment sa place. Les dialogues réduits à peau de chagrin sont remplacés par des mimiques et autres froncements de sourcils censés en dire long. 

Derrière la caméra, Soderberg en fait le minimum. Sans renouveller la franchise, il livre un film au rythme plan-plan. On retrouve le côté minuté, minutieusement préparé. Nos braqueurs pensent toujours à tout, et offrent malgré tout un divertissement agréable. Mais les regrets restent, car on sait toute l'équipe capable de beaucoup mieux. Une déception semblable à celle de Shrek 3. 

Ocean's thirteen est une suite décevante, mais qui restent agréable parce qu'elle offre toujours le même casting impressionant, très séduisant. Une histoire complètement rocambolesque, "capilotractée" diraient certains, qui distrait, sans plus. 



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21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 22:26

Shrek et Fiona filent le parfait amour dans le château de Fort Fort Lointain, même si l'ogre vert préférerait de loin retrouver son marais chéri. Seulement voilà, beau-papa se meurt, et Shrek, qui se voit mal régir un royaume, va partir en quête d'Arthur (un comble), descendant légitime. Pendant son abscence, Charmant, comme son nom ne l'indique pas, fait un pusch, forçant princesses, reines et autres femmes enceintes, à passer à l'action.

Affiche teaser américaine. DreamWorks AnimationQu'est-il arrivé à la Shrek Connection ? Où est passé le scénario bien ficelé ? Les multiples personnages de contes de fées revus et corrigés ? Les idées en pagailles ? Les références par milliers ? Bref, où est passé tout ce qui faisait l'attrait, le charme et l'intérêt de Shrek ?
Certes, il reste l'humour potache, et toutes les blagues qui faisaient beaucoup rire dans les deux premiers volets. Seulement, rien de nouveau à l'horizon. De la redite, beaucoup d'anciens personnages, et l'impression tenace que les scénaristes ne se sont pas beaucoup foulés.

Alors oui, ce Shrek est drôle, mais moins que les autres. Les deux nouveaus personnages, Arthur et Merlin, sont sous-exploités. Les ficelles scénaristiques sont énormes, la morale lourde à mourir, loin de la finesse toute ogresse qu'on a connue. Shrek le Troisième fait le minimu avec ce qu'il avait déjà en magasin. Parmis les nouveautés, l'école de magie et le rôle des princesses sont plutôt bien exploités.

Un shrek décevant. Les deux premiers avaient placé la barre haut, la chute n'en est que plus dure pour le public. Beaucoup de regrets. Si quatre il y a, espérons qu'il remontra la pente.



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21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 21:52

C'était l'arnaque littéraire du siècle, car ce livre aurait pu être l'autobiographie du siècle. Howard Hughes, l'aviateur, l'homme de l'ombre, manipulateur et paranoïaque, est resté un mystère pour le monde entier. Alors, quand Clifford Irving, écrivain raté, prétend avoir obtenu les confessions de l'homme d'affaire cloîtré depuis des années, sa maison d'édition n'hésite pas longtemps, et sort le carnet de chèque.
Seulement voilà, Clifford Irving n'a jamais vu Howard Hughes. Il ne lui a même jamais parlé. Mais de mensonges en mensonges, l'écrivain trompe le monde entier, et commence à y croire.

L'impression qui domine lorsque le générique de fin défile sur le grand écran, c'est la frustration. Un sentiment d'inachevé, de pas-assez, de trop-peu, de dommage. Comme si, dans un drôle de shéma répétitif, Irving, l'écrivain raté, n'avait eu droit qu'a un film moyen, quand le grand Howard Hughes, le perpétuel gagnant, a eu Di Caprio, sous la direction du grand Scorsese. Le réalisateur d'Aviator, tout comme Milos Forman (Amadeus), aurait pu faire de la vie d'Irving une histoire touchante, émotionnellement forte, et chargée de suspense. Lasse Hallstrom livre un film plat, sans ambition, et sans originalité.

Richard Gere se donne du mal. Habité par le personnage, l'acteur livre une belle prestation. L'histoire de Clifford Irving est intéressante, rocambolesque, pleines de péripéties. Et pourtant. Pourtant on s'ennuie, pourtant on s'interroge, pourtant on reste de marbre. Et le fait qu'il y avait matière à un film éminemment supérieur renforce la déception.

Faussaire, parce qu'il raconte la vie de Clifford Irving, plaira aux amateurs d'arnaques à grande échelle. En attendant qu'un meilleur réalisateur reprenne l'idée.



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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 18:59

L'inspecteur Robinson rentre chez lui un soir, et trouve sa femme dans la baignoire pleine de sang, la tête transpercée d'une balle. Un suicide non expliqué, qu'il va traîner comme un fardeau. Alors qu'il se remet, il est appelé sur une affaire. Une femme suicidée dans sa baignoire, les veines tranchées. Son instinct de fin limier lui souffle qu'il se cache quelque chose derrière ce suicide, et découvre petit à petit l'existence de Ray et Martha.
Ray et Martha sont un couple fatal. Lui, séduit les veuves de guerre et les arnaques. Elle, l'aime à la folie (au sens propre), et se fait passer pour sa soeur lors de leurs mauvais coups. Il est faible, gigolo sans vertue, Elle est folle, belle sans morale. Ils laissent derrière eux une trainée de cadavres, que l'inspecteur Robinson s'acharnera à suivre.

Coeurs perdus aurait pu être une enquête policière haletante, une plongée dans la folie amoureuse d'un couple amoral, une peinture réaliste des années 50, ou encore un portrait touchant d'un flic miné par la culpabilité. Mais Coeurs perdus n'est rien de tout cela. Coeurs perdus est un film sans saveur, où les situations vues et revues défilent pendant près de deux heures. Certes, il y a l'ambiance des années 50, mais pas assez appuyée pour vraiment intéresser. Des chapeaux, des robes et des voitures anciennes apparaisssent à l'écran, mais semblent plus incarner une certaine nostalgie qu'une véritable envie de restranscrire une époque.

Todd Robinson a voulu porter à l'écran la véritable histoire de son grand-père. Si cela devait être un hommage, c'est dommage. Pourtant, le générique est plutôt bien fait, et laisse à penser que l'ironie pourrait apparaître de-ci de-là. Mais d'ironie point du tout. Du rien, de la mélancolie, et une folie bien mal interprétée (Salma Hayek est loin de sa performance de Frida, et le mec qui a décidé de dégarnir Jared Leto aurait vraiment du s'abstenir), voilà tout ce qu'offrent ces coeurs perdus. La réalisation est académique au possible, et certaines scènes volontairement crues laissent... perplexe.

Coeurs perdus est un film au casting alléchant (John Travolta, James Gandolfini, Salma Hayek, Jared Leto) qui se révèle fade et sans aucune originalité. On appelle ça un raté.



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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 13:47

Prenez des greluches par pack de quatre, de préférence bombes sexuelles extraverties, à la langue bien pendue et au bassin chaloupé. Ajouter leur un goût pour l'éclat' totale, que ce soit par l'alcool ou les bagnoles. Et faites les rencontrer un cascadeur psychopathe, doté d'une voiture " à l'épreuve de la mort ". Le résultat s'appelle Boulevard de la mort.

Affiche américaine. The Weinstein CompanyVoir quelqu'un se faire plaisir en accomplissant ses rêves de gosses, c'est souvent réjouissant. C'est le cas avec Tarantino. Le réalisateur semble tellement prendre son pied à faire des films déjantés, pleins de références (voire d'auto-références), et d'effets de caméras vintage, qu'on ne peut qu'être séduit. D'autant que son sens du détail et sa manière de rendre hommage sont des plus classes. Après le film de samouraï (Kill Bill), de gangster, (Reservoir Dogs, Pulp Fiction) et la black exploitation (Jackie Brown), c'est au tour du film de série B des années 70 de passer à la moulinette Tarantino. Une mise au goût du jour qui n'a pas vraiment le même budget que les pauvres films de cette époque. Car si Tarantino joue la ressemblance, il avait à sa disposition des moyens bien supérieurs à ses modèles.

Boulevard de la mort est un film où des nanas canons (dont beaucoup recrutées dans les séries américaines actuelles, Vanessa Ferlito, Rose McGowan, etc), et dont les sujets de conversation se limitent aux mecs et la mode, vont se retrouver malgré elles cibles d'un déjanté au volant d'une bagnole " mortelle ". Le film est vendu comme un véritable déluge de course de voitures, d'hémoglobines et de carambolages, et pourtant, il est surtout très bavard. Les discussions entre nanas (souvent drôles) n'en finissent plus. Au final, les scènes d'actions, certes spectaculaires, voire flippante pour l'une d'elle, ne couvrent pas un quart du film.

Mary Elizabeth Winstead. TFM DistributionIl reste que Tarantino livre encore ces plans si particuliers qui portent clairement sa marque, et multiplie les effets de style. Il simule les erreurs de coupes et les défauts d'une copie d'époque, passe du noir et blanc à la couleur, et réussi tellement bien sa plongée vintage qu'on s'étonne lorsque l'une des filles sort son portable pour envoyer un texto.
Côté musique, c'est encore un sans-faute, comme il est de rigueur avec le réalisateur. Omniprésente, elle soutient véritablement l'image. Tarantino se permet même de reprendre ses hymnes les plus connus.

Boulevard de la mort est un film réjouissant, où Tarantino fait encore une fois le show à sa manière, pour le plus grand plaisir des amateurs du genre, et surtout des mecs, clairement visé. Reste qu'il est un peu long et bavard. Mais les nanas, ça papottent, c'est bien connu.



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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 14:43

Le capitaine Jack est mort, ou presque. Mais comme on ne saurait faire le film sans lui, ses pseudos-potes, qui ont tous ou presque tenté de le tuer, doivent aller le chercher dans l'antre de Davy Jones. Ceci non par amitié ou dévouement, mais parce que cap'tain Jack pourrait leur être utile. Il faut dire que la piraterie est sérieusement menacée par une compagnie des Indes de plus en plus belliqueuse. Les pirates vont donc devoir s'unir, et ce n'est pas une mince affaire. Entre trahisons et mutineries par centaines, ce sera l'occasion pour tout ce petit monde de s'étriper à tout va. Batailles navales et combats d'épées au programme.

Affiche française. Buena Vista InternationalInutile de s'attarder sur le scénario de ce troisième volet. Si Gore Verbinski l'a voulu éttofé, c'est au final un véritable imbroglio que le spectateur fini par ignorer au profit de l'action et de l'humour. Les incohérences se multilplient, les faits et gestes des personnages n'ont aucun sens, c'est une joyeuse pagaille qui règne dans le script de ce troisième volet.

Mais l'intérêt est ailleurs. Là où le précédent volet pêchait, celui-ci tire son épingle du jeu. Le secret du coffre maudit multipliait les longueurs inutiles, manquait de punch et de Johnny Depp, Jusqu'au bout du monde rattrape ces erreurs. Et bien qu'il batte un nouveau record de longueur ( 2 h 48), l'impression est différente. D'abord parce qu'il mutliplie les univers, les lieux, les situations et les rebondissements, et surtout parce que Johnny est bel et bien présent.

C'est l'atout principal du film. Johnny Depp est en grande forme, le cap'tain Jack est donc plus drôle que jamais. L'acteur est à l'origine des scènes les plus comiques du film, que ce soit dans l'absurde ou dans un humour plus conventionnel. Ses scènes permettent de ralentir le rythme, offre au spectateur le temps de respirer, et sont un "plus" indéniable dans la qualité finale du film.

Pirates des Caraïbes trois n'a pas le mérite d'allier avec talent la forme et le fond. Gore Verbinski a clairement privilégié la première, et offre un divertissement spectaculaire. Reste une banalisation de la violence un peu trop forte pour le jeune public (le film ouvre quand même sur une scène de pendaison massive). De nos jours, ils ont sûrement déjà vu pire, mais ce n'est pas une raison. Pour ceux qui aiment les pirates, les batailles navales, les combats d'épées et Johnny-Johnny-Johnny.



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