Cest une déconvenue que beaucoup connaissent, ou ont connu. Le chômage des sur-diplômés, ou plus simplement labsence de débouchés après un bac + 5 (voire plus), est un fait de société établi. Dautant plus touchées, les disciplines purement intellectuelles qui ouvrent essentiellement sur le professorat, philosophie, littérature, etc. Certains, comme Tanguy dans le film du même nom, sen sortent grâce à des parents aisés et disponibles. Mais la majorité doit se débrouiller.
Lhistoire.
Marta a 24 ans, et lorsquelle empoche sa licence de philosophie avec mention, lavenir semble lui sourire. Le retour sur terre va être rapide, Marta ne trouve pas de travail, et finie baby-sitter de la petite Lara. Sa mère, une jeune fille paumée, travaille dans un centre dappel. Elle fait embaucher Marta, qui découvre alors ce monde presque idyllique. La journée commence par une chorégraphie joyeuse, la chef est charmante. Mais peu à peu, le décor se fissure, et la vérité dun travail précaire se révèle.
En ouvrant sur une séquence dans un bus, où tout le monde, des piétons aux passagers, danse sur les Beach Boys, Tutta la vita davanti démarre en trombe. Dautant que cette attaque imaginaire et irréaliste nest pas innocente. Quelques instants plus tard, on découvre lhéroïne réalisant avec ses collègues une chorégraphie dans son centre dappel. Et on croit que lillusion se poursuit. Sauf quil nen est rien. La réalité est de retour, et labsurdité du tout marque le spectateur. A travers une héroïne positive, Paolo Virzi parvient à mettre en scène une société triste et malade sans dramatiser. Certes, le sujet aurait mérité un peu plus quune comédie aux rebondissements proches du théâtre de boulevard, mais un peu de rire et doptimisme ne font pas de mal.