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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 10:54

C’est une déconvenue que beaucoup connaissent, ou ont connu. Le chômage des sur-diplômés, ou plus simplement l’absence de débouchés après un bac + 5 (voire plus), est un fait de société établi. D’autant plus touchées, les disciplines purement intellectuelles qui ouvrent essentiellement sur le professorat, philosophie, littérature, etc. Certains, comme Tanguy dans le film du même nom, s’en sortent grâce à des parents aisés et disponibles. Mais la majorité doit se débrouiller.

L’histoire.
Marta a 24 ans, et lorsqu’elle empoche sa licence de philosophie avec mention, l’avenir semble lui sourire. Le retour sur terre va être rapide, Marta ne trouve pas de travail, et finie baby-sitter de la petite Lara. Sa mère, une jeune fille paumée, travaille dans un centre d’appel. Elle fait embaucher Marta, qui découvre alors ce monde presque idyllique. La journée commence par une chorégraphie joyeuse, la chef est charmante. Mais peu à peu, le décor se fissure, et la vérité d’un travail précaire se révèle.

En ouvrant sur une séquence dans un bus, où tout le monde, des piétons aux passagers, danse sur les Beach Boys, Tutta la vita davanti démarre en trombe. D’autant que cette attaque imaginaire et irréaliste n’est pas innocente. Quelques instants plus tard, on découvre l’héroïne réalisant avec ses collègues une chorégraphie dans son centre d’appel. Et on croit que l’illusion se poursuit. Sauf qu’il n’en est rien. La réalité est de retour, et l’absurdité du tout marque le spectateur. A travers une héroïne positive, Paolo Virzi parvient à mettre en scène une société triste et malade sans dramatiser. Certes, le sujet aurait mérité un peu plus qu’une comédie aux rebondissements proches du théâtre de boulevard, mais un peu de rire et d’optimisme ne font pas de mal.



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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 10:52

Les façons d’aborder un thème de société sont très variées. Au cinéma, la vie d’un immigré, le travail au noir de clandestins, ou encore les faits divers peuvent aussi bien faire l’objet d’un documentaire que d’un drame, voire d’une comédie. En Italie, les réalisateurs ont la capacité particulière de réussir à faire rire de tout, même du plus sordide. Mais le genre n’est pas une histoire de nationalité. La preuve avec La giusta distanza, chronique de l’ordinaire qui ne recherche ni le pathos, ni le rire.

L’histoire.
A Concadalbero, la vie semble suivre son cours sans se soucier du monde extérieur. Tout le monde se connaît et cohabite, de l’épicier tendance « nouveau riche » qui épouse une Russe sur catalogue, à Hassan, le garagiste d’origine tunisienne. Le jeune Giovanni, enfant du village presque adulte, rapporte pour le journal local les petits événements qui viennent animer le quotidien. Et l’arrivée de Mara, la nouvelle institutrice, pourrait en être un.

Film de personnages par excellence, La giusta distanza ne se distingue ni par sa trame scénaristique, ni par ses partis pris esthétiques, ni par son message éminemment politique. L’intégralité de l’action, de l’émotion et du discours passe par les actes et la vie quotidienne de quelques personnes ordinaires, leurs amours, leurs peines, leurs désirs et leurs petites joies. Racontée par plusieurs voix-off plutôt bien exploitées, l’histoire réussit à intéresser malgré sa simplicité. Parce qu’en refusant la facilité, Carlo Mazzacurati livre un film vrai, qui parvient à interpeller sans jamais revendiquer.



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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 15:50

C'est un plaisir solitaire. Un fois passé, 7% des gens se sentent coupables et 41 % des femme estiment qu'il leur procure plus de plaisir que de faire l'amour . Au final, 96 % des gens disent que ça leur "fait du bien". Manger du chocolat, est une activité régulière pour 99 % des gens, selon un sondage effectué récemment à l'occasion du dernier salon parisien. Autant dire qu'un film intitulé Leçons de chocolat devrait attirer chocophiles, chocomaniac et chocovores.

L'histoire. 

Mattia est un jeune promoteur immobilier ambitieux, qui pour se faire une place, embauche au noir sans respecter les normes de sécurité. Lorsque Kamal, son ouvrier égyptien, se blesse en tombant d'un toit, Mattia doit se plier à son chantage. Et l'exigence de Kamal est plutôt originale. Mattia va devoir prendre sa place dans une école de chocolat, afin d'obtenir le diplôme qui lui permettra d'ouvrir une pâtisserie. 

Comédie sur les préjugés, le choc des cultures et petite leçon de vie, Leçons de chocolat fait dans la comédie sans finesse, à gros coups de clichés et de personnages caricaturaux. Si certains gags font mouche, c'est surtout l'irréalisme total du tout qui prête à rire. A trop chercher l'humour, Claudio Cupellini perd l'émotion en chemin, rendant la pseudo histoire d'amour bien peu crédible. Comme on déguste un morceaux de chocolat, ces Leçons... peuvent s'apprécier sur l'instant, mais à la différence du petit carré, on ne meurt pas d'envie d'en reprendre.





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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 10:32

Ce n’est pas la première fois que Berlusconi inspire des réalisateurs italiens. Souvent sujet de moquerie des Français envers leurs voisins, il avait déjà été l’objet d’une charge mise en scène par Nanni Moretti dans Le Caïman. Puis ce sera au tour de Sabina Guzzanti, qui avec Viva Zappatero ! Amilcar du jury cinéma de 2005, livrait un documentaire choc sur la censure berlusconienne. "Il cavaliere" revient au cinéma dans un tout autre genre. Cette fois, il se fait tuer.

L’histoire. 2001. Chez Matteo et Livia, tout allait bien jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’il a voté Berlusconi. Ils se disputent, elle sort de la maison, et meurt. Bouleversé, Matteo va faire un tour en voiture, et sous la pluie, renverse quelqu’un. Après réflexion, il choisit d’enterrer le corps dans son jardin. Ceci fait, il jette un coup d’œil aux papiers du macchabée. Pas de chance, il vient de tuer Berlusconi. Et pourtant, il est toujours bien là, à la télévision.

Fable absurde et surréaliste, Ho ammazzato Berlusconi est l’adaptation d’un roman d’Andrea Salieri. De cette filiation littéraire, le film hérite d’une voix off, celle du personnage principal, qui manie fort élégamment un cynisme de circonstance. L’effet pervers de l’adaptation se révèle dans un "blabla" incessant qui fini par devenir lassant, et noie dans la masse les réflexions bien senties. Après quelques séquences très drôles, le film s’essouffle et fini à plat. Dommage.



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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 10:29

Dans une sélection, il est toujours bon de montrer ces petits films que personne ou presque ne verra un jour en France. Un altro pianeta fait partie de cette catégorie. Filmé en quatre jours et pour mille euros sur une plage italienne, ce petit film a reçu le Queer lion award 2008, prix parallèle remis pendant la Mostra de Venise. Une récompense destinée au « meilleur film évoquant des thèmes liés à l’homosexualité ».

L’histoire. Sur une plage un après-midi de juin, Salvatore, trentenaire gay, espère prendre tranquillement le soleil. Mais arrive un groupe de filles, venues profiter de la mer. Stella, la plus volubile, lui présente Ana, et surtout Daniela, fille discrète qui semble s’intéresser à lui. Mais Stella lui présent aussi Cristiano, jeune éphèbe également homosexuel, que Salvatore ne laisse pas indifférent. Dans le bruit des vagues et sur les dunes, tout ce petit monde va apprendre à se connaître.

En anglais, Un altro pianeta a été traduit One day in a life, soit « un jour dans une vie ». Un choix somme toute plus judicieux que le titre de Stefano Tummolini. Car c’est réellement à travers une journée ordinaire de plage que le réalisateur nous présente des personnages simples, portant chacun leur histoire et leurs petits secrets. Et si les maladresses d’une première fois et d’un petit budget sont parfois touchantes, restent beaucoup de longueurs, et un sentiment de vide que des dialogues réalistes peinent à combler. Parfois drôle, laissant souvent circonspect, Un altro pianeta est un film lent et contemplatif. Pour les plus avertis.



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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 10:06

Pour certains, la comédie italienne est en plein renouveau. Pour d'autres, il a eu lieu depuis longtemps. Et pour les derniers enfin, il n'est pas près d'arriver. De leur coté, les réalisateurs italiens se posent sûrement moins de questions. Décomplexés et avides de nouveauté, ils jouent sur de nouveau terrains. Ainsi, Luca Lucini se lance dans la métaphore footballistique, entre comédie romantique et compte-rendu de match.

L'histoire.
Dans le petit monde du futsal, catégorie championnat inter-entreprises, l'équipe de Mina est bien placé pour atteindre la finale. Si tous les problèmes de coeur des différents joueurs ne viennent pas tacler leur moral. Entre le quinqagénaire en plein démon de midi, l'étudiant futur père, et l'épouse d'un joueur au bord de la crise de nerfs, les tensions se nouent et se dénouent, toujours entre deux matchs.

Il faut être honnête, les comédies italiennes ont quelque chose de différent. Coté français, on a toujours du mal à allier le fond et l'humour, voire à sortir des sentiers battus. Amore, bugie e calcetto a cet intérêt de mêler habillement des thèmes de société très actuels et propices à la comédie (le couple en panne sexuelle, le quinqa en pleine crise, le jeune couple face à un événement inattendu), à un fil conducteur qui touche beaucoup d'italiens, le foot. Des dialogues savoureux, et des situations comiques efficaces compensent quelques clichés inévitables et des effets parfois répétitifs. Reste un agréable moment où l'amour triomphe. C'est toujours bon à savoir.


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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 10:03

Il n'y a pas que dans l'hexagone que le biopic d'anciennes gloires musicales est à la mode. Et pour chaque pays, à chacun sa musique. Quand les Etats-Unis revisitent leur patrimoine à travers Johnny Cash ou Ray Charles, la France découvre Marion Cottillard en Edith Piaf. Mais pour Piano, solo, Riccardo Milani a fait un pari différent. Oubliez les Pavarotti et autres Paolo Conte, le cinéaste a décidé d'explorer un destin et une musique plus singulière.

L'histoire.
Voici donc le portrait, et l'histoire vraie, de Luca Flores. Ce pianiste jazzman, mort en 1995, se fit connaître dans les années 70 par son doigté et son sens du rythme. Compositeur pour son premier trio, il devient bientôt musicien pour les plus grands noms du jazz, Chet Baker, Massimo Urbani, Dave Holland. Mais comme beaucoup d'artistes de génie, Luce Flores est un homme torturé. Petit à petit, son appréhension du monde se déforme, jusqu'à ce que la folie le guette.

Pour interprété Luca Flores, Riccardo Milani porte à l'écran le talentueux Kim Rossi-Stuart, que la France a découvert comme acteur-réalisateur du touchant Libero. Comme souvent dans ce genre de biographie, l'acteur apparaît complètement investi dans le rôle, celui d'un homme perdu, introverti, que la musique avait presque sauvé. Dans des tons chauds et grâce à un beau travail sur la lumière, Milani offre au spectateur un film d'une beauté plastique rare. S'il n'évite pas quelques longueurs, et semble hésiter entre le biopic musical et le drame familial, reste la musique, superbe, et l'émotion qu'elle dégage. Beau et touchant, Piano, solo, devrait faire verser quelques larmes pendant la quinzaine.

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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 14:39
Lorsque le jeune Jacques Mesrine revient d'Algérie, son père lui a trouvé un petit job dans une entreprise parisienne. Jusqu'à ce que l'ennui et l'envie d'argent lui fasse prendre une autre voix. Jacques commence à braquer, puis à s'associer avec de plus gros poisson. Il finit en taule, une fois, repart sur le bon chemin, puis dévie, à nouveau. Ses aventures le mèneront jusqu'au Québec, et à une évasion spectaculaire d'un centre de détention.

 

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 18:20
StudioCanalPrudence Beresford est peut être à la retraite, mais sa curiosité n'a pas disparue. Alors elle s'ennuie, beaucoup.
Aussi, quand sa tante débarque à la maison après avoir vu un meurtre dans un train, Prudence ne peut résister à la tentation.
La voilà bientôt cuisinière dans un vieux manoir, où son petit doigt lui dit vite que quelque chose de sombre se trame.

On retrouve le couple à succès de Mon petit doigt m'a dit, à nouveau sous la direction du nouveau spécialiste es Agatha Christie, Pascal Thomas.
Son adaptation doit toujours beaucoup à l'interprétation de Catherine Frot, qui se délecte à l'évidence dans ce rôle taillé sur mesure.

A ces côtés, André Dussollier ferait presque de la figuration, et on n'entrevoie qu'à peine Melvil Poupaud (ce qui est toujours dommage). Néanmoins, ce Crime... est un agréable divertissement, léger sans être bête, qui ravira les amateurs d'énigme, mais surtout les fans de Catherine Frot.

Reste que ce genre de films fait souvent long feu dans les mémoires. Appréciable sur l'instant, mais vite oublié.


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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 17:37
Le sélection Panorama se veut un... panorama (ben oui) de la production actuelle du cinéma italien.

Gomorra de Matteo Garrone - 2008
Fresque brutale et violente sur la mafia napolitaine, la fameuse Camorra, Gomorra a fait beaucoup parler depuis sa sortie, notamment suites aux arrestations de mafieux visibles dans le film. Sur fond de guerre des clans, Gomorra suite les destins des têtes pensants de la mafia, mais aussi des petits couteaux.
Avec : Toni Servillo, Gianfelici Imparato, Maria Nazionale
A noter : Grand prix du festival de Cannes 2008.

Sanguepazzo (Une histoire italienne) de Marco Tullio Giordana - 2008
Durant les années de fascisme, deux stars italiennes du cinéma ont défrayé la chronique avec leur vie dissolue et leurs liens avec des fascistes radicaux. A la fin de la guerre, ils sont exécutés par des partisans. Sanguepazzo revient sur la vie de ces deux stars, incarnées à l'écran par Monica Bellucci et Luca Zingaretti devant la caméra du réalisateur de Nos meilleures années.
Avec également Alessio Boni.

Biutiful Cauntri d'Esmeralda Calabria, Andrea D'Ambrosio, Peppe Ruggiero - 2008
A 25 km de Naples, 1 200 décharges sauvages de déchets toxiques polluent les terres cultivées. Biutiful Cauntri suit le périple d'un militant écologiste, Raffaele Del Giudice, dans ce documentaire qui alternent témoignages et images chocs sur des territoires et des habitants laissés à l'abandon.

Craj de Davide Marengo - 2008



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